Mostaganem est une ville de 704 000 habitants, située à 104 mètres d'altitude sur le rebord d’un plateau côtier. La ville contemple à l’ouest la large baie d’Arzew que termine le djebel Orousse ; elle est assise sur les rives de l’Aïn Sefra dont, à plusieurs reprises et notamment en 1927, elle a eu à redouter les crues ; elle se compose d’une ville neuve, très étendue, et d’une vieille ville, plus compacte, accrochées de part
et d’autre d’un profond ravin creusé par l’Aïn Sefra, qui arrose des jardins. La localité est bien située au débouché des plaines du ChélifMacta, Bien qu’elle ait depuis longtemps cédé le pas à la métropole de l’Algérie
occidentale, Oran, Mostaganem est une ville grouillante qui a gardé un caractère ancien, mais s’est également ouverte à une économie moderne avec la
création d’une sucrerie produisant de 70 à 80 000 tonnes de sucre raffiné par an, ainsi qu’une usine de pâte à papier traitant
180 000 tonnes d’alfa par an.
et de la
Histoire :
Depuis les Phéniciens:
Port punique du nom de Murustaga, la ville
fut reconstruite par les Romains qui lui donnèrent, au temps de Gallien (260-268), le nom de Cartenna. Bien que le site semble avoir été occupé durant le haut Moyen Âge. La région de Mostaganem a
été le foyer des tribus Zénètes jusqu'à l'arrivée des Hilaliens et des Almoravides. C’est sous le règne de l’Almoravide Youssef Ibn Tachfin (1061-1106) que l’on attribue, en 1082, la
fondation de bordj El Mehal, l’ancienne citadelle de Mostaganem. Après lui, Mostaganem appartient auxZyanides de Tlemcen, puis aux Mérinides de Fès, dont l’un d’eux, Abou El Hassene Ali Ibn Abi Said, fit
construire la grande mosquée en 1341.
Les temps modernes:
En 1511, les Espagnols imposèrent aux
habitants de Mostaganem un traité que ceux-ci refusèrent d’admettre. Mais dès 1516, Mostaganem tomba aux mains des Turcs. Dès lors, Rivale d’Oran espagnole, elle voit son importance croître. Après
plusieurs années de résistance, ils firent appel à Kheïreddine Barberousse avec l’aide duquel ils infligèrent aux Espagnols une sérieuse défaite devant Mazagran (août 1558). Mostaganem passa
alors sous la domination des turcs ; elle fut agrandie et fortifiée par Kheïreddine. À la solde de la France, la garnison de turcs d’Alger et de Kouloughlis résista aux Français à deux reprises (1832 et
1833). C’est une grande place forte maritime que les troupes françaises doivent prendre d’assaut en juillet 1833, car l'armée française avait peur que la ville tombe sous le contrôle de l'émir
Abdelkader.
Le général:
En fait une garnison importante où
est formé en 1847 le premier régiment de tirailleurs algériens, les célèbres turcos, sous les ordres du commandant Bosquet. Puis la ville grandit à mesure que la colonisation peuple l’immédiat
arrière-pays et que le développement des communications la met en relation avec les régions de l’intérieur. Tidjditt, la vieille ville arabe subsiste au nord, en arc de cercle autour de la courbe concave de
l’Aïn Sefra ; elle renferme les tombeaux des santons, vénérés à la ronde. Au nord et à l’est, de chaque côté de l’oued caché sous les constructions, s’étend la
ville européenne, méditerranéenne d’aspect, avec ses maisons à arcades et ses rues ombragées de platanes, des rampes à fortes pentes qui franchissent le rebord du plateau la rattachant au port compris
entre les pointes de la Salamandre et de Kharouba. C'est du balcon de l'hôtel de ville de Mostaganem, en juin 1958, que le général de Gaulle prononce pour la dernière fois "Vive l'Algérie
française".
Patrimoine culturel de Mostaganem:
Mostaganem, fière de son patrimoine culturel, se targue d'avoir donné
naissance à des personnages illustres comme le dramaturge Oueld Abderrahmane Abdelkader, dit Kaki, le metteur en scène Mohammed Chouikh, et des historiens tel Moulay Belhamissi. Fief du théâtre amateur et populaire, elle
abrite les grands spécialistes de la musique andalouse : Hadj Moulay Benkrizi, de la musique populaire citadine (chaâbi, Maâzouz Bouâdjadj, Habib Bettahar), les maîtres de la tradition musicale bédouine (cheikh
Hamada, cheikh Djilali Aïn Tedles) et des poètes tel que Cheikh Abdelkader Bentobdji, Sidi Lakhdar Benkhlouf, qui sont auteurs de célèbres quacidates de la poésie melhoun léguées autant au chaâbi
qu'au bédoui tel que Abdelkader ya Boualem.
Situé à l’ouest de la ville, au débouché du ravin de l’Aïn Sefra, le port s’ouvre entre la pointe de la Salamandre et la pointe de
Kharouba. Trop peu accentuée pour fournir un abri suffisant, la rade reste ouverte à tous les vents dangereux de l’ouest. Deux jetées, l’une au nord (de 1230 m), l’autre au sud-ouest (de 335 m), protègent
le port d’une superficie de 14 ha. Les terre-pleins desservis par 3 km de voies ferrées couvrent 10 ha. Il est pourvu d’un outillage moderne et dispose de 10 000 m² de hangars publics. Le port a enregistré un trafic de
1 000 014 tonnes en 2002. À partir de 1980, il est devenu l’un des principaux ports de l’ouest Algérien désigné pour recevoir notamment les matériaux préfabriqués destinés à
la reconstruction d’El Asnam. Un silo de 20 000 tonnes y a été aménagé.
L'hôtel de ville:
D’où que l’on vienne, de Ténès, de Relizane ou d’Oran, on arrive dans la ville neuve, sur une grande place aménagée à
l’emplacement d’une ancienne porte. Là s’élève l’hôtel de ville (A.P.C, arch. M. Monthalant 1927) doté d'une tour ayant la forme d’un minaret ; derrière l'hôtel de ville se
trouve un vaste jardin public: le jardin de l’Emir Abdelkader.
L’avenue Benaïed Bendehiba: (anc. avenue du 1er de ligne):
Elle part de l’hôtel de ville pour aboutir à la place du 1er-Novembre-1954 (anciennement place de la République). Bordée d'arcades, c'est
l’artère la plus animée de la ville. L’ancienne église Saint-Jean-Baptiste, transformée depuis 1970 en mosquée (Mosquée Badr), s'y élève.
L'ancien quartier du Derb El-Y'Houd:
Quartier juif et de Tobbana (de Top Haneh, rappelant la batterie qui surveillait le port) est situé au nord de la place en partant du siège de la Daïra. Il
est traversé par la rue Mahieddine Benamour ; celle-ci passe devant l’ancienne maison du caïd (Dar el Kaïd transformée en 2004 en musée des arts poulaires), où était la résidence du
représentant du bey de Mascara et de Hamid el Abd (chef de la confédération des Mehals xvie siècle), et atteint le cœur de ce quartier ou El Kria (le centre), à proximité de l’ancien bordj El Mehal (construit 1082). Celui-ci fut transformé en prison civile. Au-delà la rue Aïssa Drey conduit aux remparts turcs, ruinés, et contre lesquels s’adosse le palais du bey
d’Oran Mohamed-El Kebir, construit en 1750 on voit à proximité la mosquée élevée en 742 de l’hégire (1341) par le mérinide Abou El Hassene, très endommagée durant la
période coloniale (elle servit de caserne jusqu'à mai 1865 : visite de Napoléon III) et que voisine la Mahkama (tribunal religieux). À l’extrémité de la vieille ville Tijidit, vers la mer, zaouïa
du cheikh Khaled Bentounès de la Zaouia Alawiya, successeur du Cheikh El Allaoui. À droite de l’avenue Bendehiba Benaïed et de la place du 1er-Novembre, partent des rues vers l’Aïn Sefra. On y trouve le marché couvert, donnant
sur la rue du 26-Novembre-1927 et, un peu plus loin sur la même rive, la place des Trois-Frères-Bencheikh (ancienne place Thiers ; marché en plein air le matin). Par une esplanade, on accède au quartier Matemore, sis dans
une boucle de l’oued, et dont le nom rappelle les silos turcs où étaient entassés armes et provision. Un nouveau pont (pont du 17-Octobre) proche de l’A.P.C y accède directement depuis l’avenue
Benaïed.
La partie de la ville comprise entre l’avenue Benaïed Bendehiba et le quartier Matemore ont été
considérablement modifiées depuis 1927 : une crue subite de l’Aïn Sefra avait dans la nuit du 27 novembre, emporté l’ancienne place Gambetta avec son square, ses arbres, et les maisons environnantes causant de
nombreuses victimes. Des travaux furent alors entrepris pour éviter de nouvelles inondations, le lit de l'Oued creusé et la place Gambetta remplacée par trois ponts. En 1968 fut décidé l’aménagement
d’une nouvelle esplanade qui remplace les ponts. Au nord du quartier de Matemore, se trouve la porte des Medjaher, à proximité du parc du 20-Août (construit en 1964). Le parc est
ouvert par une porte monumentale, avec de curieuses architectures pseudo-japonaises. La terrasse offre une jolie vue sur la ville, le port et la baie d’Arzew. À côté, dominant l’oued l’ancien fort turc fut
construit au XIIIe siècle puis restauré par les Ottomans au XVIIIe siècle et les Français au XIXe siècle (transformé en musée d'archéologie en 2004). De là, on peut rentrer en ville par
la porte d’El Arsa (des vergers) que voisinent les koubbas du bey Bouchlaghem (XVIIIe siècle) et de sa femme Lalla Aïchouche ; en suivant le rempart on voit également le tombeau du Bey Mustapha El Ahmar (XVIIIe siècle), fort endommagé par les Français, transformé aujourd’hui en maison de l’artisanat 2003 (ancienne poudrière 1936). La
rue Salah Merzouk (route de ténès) conduit vers le nord au quartier de Tijditt qui ne date que de la fin du
XIXe siècle et du début du XXe. Ce quartier était demeuré la ville berbère en opposition à la ville turque intra-muros. Elle a conservé quelques vieilles mosquées et de nombreux tombeaux
vénérés dont celui de Sidi Maazouz El Bahri, qui vécut au XIIe siècle et dont le corps fut transféré dans le
quartier, lors de la construction du port. Proche du cimetière Mosquée de Sidi Khaled. Plus loin, on arriverait aux plages de Moulin Bigore, Baie aux Pirates et Karouba (5 km).
Les plages:
A l'ouest, la plage des Sablettes, après La Salamandre (port de pêche et de plaisance, toujours en
construction depuis mars 2002), est réputée. A l'est, on retient les plages d'Aïn Brahim, Petit-Port, Ouilis et du Cap Ivi où la pinède descend jusqu'à la mer. A l’ouest et en contrebas de la place du
1er-Novembre, se trouvaient d’importantes casernes remplacées en 1970 par l’Institut de Technologie Agricole. Depuis la création de l’université de Mostaganem en 1978, il représente le site III de
l’université dont la bibliothèque centrale contient 500000 ouvrages et se répartit sur 5 niveaux (inaugurée en 2004).
Mostaganem compte un riche littoral, des plages sublimes à l'image de kharrouba, les sablettes, petit port, ain brahim et autres... ca vous incite à venir faire trempette non? lol